La première session de la Commission parlementaire mixte Algérie-Union européenne s’est tenue, le 19 septembre 2022, au siège de l’Assemblée populaire nationale, à Alger, co-présidée, du côté algérien, par M. Ahmed Temamri, et M. Andria Cozzolino, du côté européen.
Dans une allocution à cette occasion, M. Temamri a souligné que « le retour fort » de l’Algérie sur la scène internationale et « sa contribution au traitement du dossier libyen, ainsi que ses efforts visant à rétablir la stabilité au Mali » sont autant de facteurs qui font de l’Algérie « un pays actif, en partenariat avec l’U.E., dans le traitement des questions liées à la migration et d’autres questions à caractère politique et sécuritaire ».
Il a mis en exergue les rencontres du Président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune avec les différents responsables européens, la dernière étant la visite des deux présidents d’Italie et de France. La visite du président du Conseil européen, les 05 et 06 septembre 2022 en Algérie, a également permis de « souligner la nécessité de consolider les relations » entre l’Algérie et l’Union européenne dans tous les domaines de coopération et « d’intensifier la concertation sur les questions internationales d’intérêt commun ».
L’Algérie est « le pays le plus stable sur les plans politique et sécuritaire, en Afrique du Nord » et dispose « d’une expérience grande et pionnière » dans les questions de « lutte contre la migration, la corruption, la traite des êtres humains et la drogue », a souligné M. Temamri. Il a, également, indiqué dans le même cadre, « qu’un travail sera fait à l’avenir pour créer une nouvelle dynamique de coopération bilatérale », en particulier dans le domaine de « la gouvernance, des réformes économiques, de la mobilité, de l’emploi et du développement durable », afin d’atteindre un « partenariat exceptionnel basé sur la confiance et le respect mutuel pour créer un espace commun, stable et prospère ».
De son côté, M. Cozzolino a souligné que l’Algérie « est un pays pivot dans la région qui a un rôle important dans le maintien de la paix et de la stabilité », d’où la nécessité « d’élaborer un programme de coopération solide entre l’Algérie et l’U.E. ». Ce programme doit s’appuyer sur « un dialogue franc » pour traiter les questions de migration, de pollution et les questions sécuritaires », a ajouté le même responsable, affirmant que la C.P.M. Algérie-U.E. « est prête à se pencher sur ces dossiers ».
Au terme de cette réunion, il a été procédé à la signature de la déclaration conjointe, dans laquelle la C.P.M. « se félicite de la contribution effective de l’Algérie au rétablissement de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans la région, notamment au Sahel, ainsi que son action au sein de l’Union africaine », saluant, par la même, la tenue de la première réunion formelle qui témoigne de « la qualité des relations » entre le Parlement algérien et le Parlement européen et leur « volonté de renforcer le dialogue bilatéral ».
La Commission a relevé, par ailleurs, l’urgence de « trouver des solutions aux défis communs auxquels l’U.E. et l’Algérie sont confrontés, tels que les défis sécuritaires dans l’espace euro-méditerranéen, la lutte contre l’extrémisme violent, le terrorisme et la criminalité internationale organisée, à travers notamment le renforcement de la coopération pour le règlement des conflits et des crises dans la région, en vue de soutenir la stabilité régionale ».
Par ailleurs, la C.P.M. a noté avec satisfaction « l’engagement de l’Algérie de longue date en faveur d’une coopération interafricaine renforcée et d’une intégrité économique en Afrique », ce qui « favorise la promotion d’opportunités de coopération triangulaire entre l’Algérie, l’UE et leurs partenaires africains ».
La Commission a souligné son attachement à « la consolidation du dialogue, à l’approfondissement des relations et à l’établissement d’un partenariat privilégié fondé sur la confiance, le respect mutuel, la solidarité et le partage des intérêts » dans le but de réaliser « un espace commun de stabilité, de démocratie et de prospérité partagée ». Elle a pour but de contribuer à « l’approfondissement des relations » entre l’Algérie et l’U.E., afin de réaliser les objectifs annoncés dans le cadre de l’Accord d’association et de mettre en œuvre les priorités communes de partenariat articulées autour du dialogue politique, de la gouvernance, Etat de droit et la promotion des droits fondamentaux, la coopération et le développement socio-économique inclusif, les échanges commerciaux et l’accès au marché unique européen, en sus du partenariat énergétique, l’environnement et le développement durable, le dialogue stratégique et sécuritaire, et la dimension humaine, migration et mobilité.
Concernant la migration, la C.P.M. a précisé que cette question est un « autre défi commun » entre les pays du Nord et du Sud de la Méditerranée, qui appelle à « une réponse commune et solidaire en s’attaquant à ses causes profondes », qui sont, entre autres, « les conflits armés, la pauvreté, les inégalités, l’insécurité et le changement climatique ». La gestion de l’immigration illégale doit suivre « une approche globale, équilibrée, intégrée et solidaire ».
« La dimension humaine doit être au centre du dispositif légal et opérationnel » de même que « les retours volontaires doivent toujours être privilégiés et s’accompagner d’aides à la réintégration », souligne la C.P.M. Elle a réaffirmé « sa détermination commune de promouvoir le respect des droits de l’Homme et des libertés individuelles en Europe et en Algérie », guidée en cela par les principes de la Constitution algérienne et les traités européens.
La Commission parlementaire mixte Algérie-U.E. a mis en exergue, par ailleurs, la nécessité de renforcer la coopération bilatérale en matière d' »appui aux efforts déployés par l’Algérie pour la mise à niveau de ses entreprises et la diversification de son économie ». Aussi, s’est-elle félicitée de l’adoption de la Loi sur l’investissement 2022 qui offre des « garanties et des opportunités tangibles pour les investissements directs étrangers notamment européens ». Elle a formulé le souhait de voir les clauses de cette loi contribuer à « l’accroissement des investissements directs étrangers en Algérie », et la réunion « climat des affaires favorisant la confiance des investisseurs ».
La C.P.M. a mis en avant l’importance de la coopération en matière d’adaptation aux changements climatiques et des programmes de soutien de la jeunesse. Les deux parties ont convenu d’œuvrer pour intensifier la coopération en matière de formation supérieure et de bourses dans le cadre des programmes (Erasmus +, Horizon Europe), conférant, ainsi, « une impulsion nouvelle » à la coopération scientifique et technique entre l’Algérie et l’U.E.
Enfin, les membres de la délégation parlementaire européenne ont été reçus par le Président du Conseil de la nation, M. Salah Goudjil et le Président de l’Assemblée populaire nationale, M. Brahim Boughali, au même titre que le Ministre de l’Energie et des Mines, M. Mohamed Arkab.