Le Président Tebboune a reçu les Ministres des Affaires étrangères de la Libye, de la Tunisie, de l’Egypte, du Soudan, du Niger, du Tchad et de la République du Congo, en plus de l’Envoyé spécial du SG de l’ONU pour la Libye, Jan Kubis, du SG de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, et du Commissaire de l’Union africaine aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité, Bankole Adeoye.
L’audience s’est déroulée en présence du Directeur de Cabinet à la Présidence de la République, Noureddine Bardad Daidj et du Ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra.
Lors de cette audience, le Président Tebboune a affirmé que « les pays voisins de la Libye sont les plus soucieux de la stabilité dans ce pays, car l’instabilité les impacterait de manière directe ». « Nous voulons que la Libye retrouve la place qui lui sied parmi les pays maghrébins, africains et arabes », a-t-il ajouté.
« De par sa position géographique et au vu de tous les moyens humains et économiques qu’elle recèle, la Libye peut s’ériger en pays influent dans le bassin méditerranéen, mais aussi au Maghreb arabe », a soutenu le Président de la République.
Après avoir remercié les délégations ayant pris part à la réunion ministérielle abritée par l’Algérie, le Président Tebboune a souligné que « cet acquis est d’autant plus important que tous les pays voisins de la Libye se sont réunis pour la première fois ».
Il a exprimé son souhait de voir cette réunion « augurer d’un nouveau départ pour le règlement de la cause libyenne complexe, en réponse aux aspirations du peuple libyen frère qui passe par des circonstances très difficiles ».
Au terme de l’audience, les délégations étrangères se sont réunies autour du Président de la République pour la traditionnelle photo de famille.
Fin des travaux de la réunion ministérielle des pays voisins de la Libye
Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra a présidé, mardi à Alger, la clôture des travaux de la réunion ministérielle des pays voisins de la Libye, initiée par l’Algérie et tenue deux jours durant et consacrée à l’examen des voies et moyens de règlement de la crise libyenne.
Dans un communiqué sanctionnant les travaux de la réunion ministérielle des pays voisins de la Libye, abritée par l’Algérie pendant deux jours, « les participants ont mis l’accent sur la nécessité de la mise en œuvre effective des priorités contenues dans la feuille de route approuvée, dont la tenue d’élections en Libye dans les délais arrêtés conformément à la résolution 2570 du Conseil de sécurité et aux conclusion de la conférence de Berlin 2 outre la feuille de route issue du forum du dialogue politique libyen à condition que les institutions libyennes compétentes préparent le terrain juridique et constitutionnel », soulignant l’impératif d’unifier l’institution militaire et de réaliser la réconciliation nationale.
Les participants ont appelé, en outre, au retrait de toutes les forces étrangères et les mercenaires, insistant sur l’association, à part entière, des pays voisins aux pourparlers ou au processus lancés à cet égard.
A ce propos, les ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye, ont souligné le besoin « impérieux » de « rétablir la confiance pour assurer un climat propice afin de faire aboutir les prochaines élections en Libye », mettant en exergue l’importance majeure d’une réconciliation nationale globale et crédible dans le cadre des efforts de l’Union africaine (UA) et les pays voisins de la Libye.
Les ministres ont mis en avant le rôle axial du mécanisme des pays voisins dans l’appui au processus libyen sous les auspices de l’ONU, outre l’importance de la concertation au sein du forum du dialogue politique libyen et la coordination au niveau du Comité militaire mixte « 5+5 » et des pays voisins de la Libye concernant le retrait des mercenaires et des forces étrangères en vue de mettre en place un mécanisme efficace et opérationnelle entre la Libye et ses voisins.
Les participants ont accueilli avec satisfaction les démarches annoncées et qui seront prises dans un avenir proche par l’équipe de l’UA de haut niveau concerné par la Libye et la Commission de l’UA, et ce en vue de préparer le terrain à la tenue de la Conférence sur la réconciliation nationale inter-libyenne en coordination avec les pays voisins.
Affirmant leur engagement aux recommandations des conférences de Berlin (1 et 2), les participants ont réitéré leur attachement à la souveraineté et l’unité nationale de la Libye. Ils ont exprimé leur rejet absolu de toutes les formes des interventions étrangères dans les affaires libyennes et de la poursuite de la livraison des armes et des mercenaires aux formations armées, en violation flagrante à l’interdiction des armes imposée par l’ONU, aussi bien que des tentatives délibérées pour semer la discorde entre Libyens et compromettre tous les efforts visant le règlement de la crise.
Il s’agit également de l’importance de renforcer la coordination et la complémentarité entre les efforts de l’ONU, l’UA, la Ligue arabe et l’UE qui agissent étroitement avec les pays voisins.
Les participants ont salué l’amélioration de la situation en Libye marquée par l’arrêt des actions hostiles et la formation de l’autorité de transition à savoir le Conseil présidentiel et le gouvernement d’union nationale qui a gagné la confiance de la Chambre des représentants, ainsi que la réouverture de la route côtière reliant l’est et l’ouest de la Libye.
Ils ont recommandé d’accorder un intérêt particulier à l’impact des évènements en Libye sur les pays voisins sud et d’associer ces derniers dans toutes les réunions régionales et internationales ayant trait à la crise.
Les participants sont convenus qu’une délégation ministérielle effectue une visite en Libye pour exprimer la solidarité avec le peuple libyen frère et dialoguer avec toutes les parties libyennes en vue d’évaluer le processus de l’opération politique précédant les élections prévues à la fin de l’année en cours.
Les participants ont affiché leur soutien en faveur de l’initiative visant la stabilité de la Libye, en exécution des résolutions du Conseil de sécurité 2570 et 2571 ainsi que les conclusions des conférences de Berlin (1 et 2), et jugé impératif de coordonner les efforts et prévoir des réunions consultatives avant la prochaine échéance électorale.
Les participants ont plaidé pour la mise en application de l’accord quadripartite entre la Libye et les pays du voisinage pour la sécurisation des frontières communes, l’intensification des contacts avec les parties étrangères pour affirmer que la solution politique « s’avère la seule alternative » pour la crise libyenne.
Ont été soulignés, au bout de cette réunion, la réactivation de deux sous-commissions ad-hoc politique et sécuritaire, devant être présidées respectivement par l’Egypte et l’Algérie, avec la définition des questions à prendre en charge, tout en prévoyant une première réunion à tenir incessamment.
Ils ont, par ailleurs, favorablement accueilli la proposition de l’Egypte d’abriter la prochaine réunion des ministres des AE du voisinage libyen en attendant d’en fixer la date.
Pour rappel, cette réunion ministérielle a été une occasion pour les ministres des Affaires étrangères de passer en revue la situation en Libye et ses répercussions sur la région, d’évoquer les voies et moyens susceptibles de permettre aux pays du voisinage de soutenir efficacement les efforts déployés sous l’égide de l’ONU afin de parvenir à un processus politique en mesure de mettre un terme aux différends et de préserver la sécurité et la stabilité des pays voisins. Elle a connu la participation des ministres des Affaires étrangères de la Libye, de la Tunisie, de l’Egypte, du Soudan, du Niger, du Tchad et de la République du Congo.
Le SG de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, le Commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, Bankole Adeoye et l’envoyé spécial du SG de l’ONU pour la Libye, Jan Kubis ont également pris part à cette réunion.